“…Les agents de bord se trouvent de plus en plus isolés face aux contraintes du travail (Caroly, 2010). Plusieurs participants décrivaient des « cercles vicieux de l'urgence » (Gollac, 2005) : au-delà de l'expression de travail intense (Franke, 2015), notre analyse montre que l'intensification du travail exprimée à la fois en matière de ressenti (« la tête dans le guidon », « on le ressent », « beaucoup trop », « énorme ») et en termes plus objectifs avec la réduction des temps libres, des interruptions croissantes dans les tâches, la nécessité de travailler plus vite et la nécessité d'effectuer de multiples tâches en même temps (Kubicek, Paškvan et Korunka, 2015 ;Paškvan et Kubicek, 2017) (Barnier, 1999 ;Dubey et Martin, 2001 ;Poirot-Delpech, 2016). L'érosion de ces rituels à bord, favorisée par l'intensification du travail, combinée à une réduction des temps d'escale, contribue donc à un bouleversement identitaire dans la profession, rejoignant d'autres constats qualitatifs antérieurs parmi d'autres professionnels (Melchior, 2008 ;Raveyre et Ughetto, 2002) incluant dans le milieu aéroportuaire (Brugières, 2014 ;Delgoulet et collab., 2020).…”