L’historiographie de l’éducation physique s’est déployée depuis près de quatre décennies. Des méthodes aux incidences sur la formation, cette histoire de la discipline n’a cessé de mettre en jeu le travail des acteurs et actrices. Aussi, la place de celles et ceux qui influent sur la trajectoire l'EPS s’accroît et le jeu des concours n’a fait qu’augmenter l’attention portée aux personnages dans la dynamique globale. Une biographie devient heuristique au regard de l’évolution de l’impact de ses apports au sein de la discipline. Mais l’histoire même de l’individu est affectée par la réception de ses idées par la discipline. Au final, ce double jeu permet à un personnage de se transformer en personnalité. Ce préambule cherche donc à placer le travail de C. Vivier comme une grille de lecture pour appréhender l’ensemble des articles qui vont suivre dans les deux numéros spéciaux de la revue STAPS . Il s’ensuit l’étude de P.-A. Lebecq, Y. Morales, J. Saint-Martin et N. Bazoge sur Pierre Seurin. La fin du modèle médical s’inscrit également dans le travail de S. Laffage-Cosnier sur le Dr Fourestier. Ce premier numéro spécial s’achève avec le couple De Rette. La présentation du père de la République des Sports, sous la plume de C. Polycarpe et J.-J. Dupaux, montre la confrontation de Jacques De Rette aux inerties de son temps. Son épouse Suzanne, décryptée par Loïc Szerdahelyi, porte paradoxalement, et en écho, les habits de cette inertie. Une complexité de l’histoire de l’EPS se trouve ainsi captée en cinq articles et quatre personnages...