Cette contribution vise à analyser un processus de patrimonialisation à travers la reconversion d’un quartier industriel belfortain mettant en scène un jeu d’acteurs contraints par des exigences territoriales, politiques, économiques, sociales et culturelles. Imaginé dans une perspective de restructuration à l’échelle urbaine, Techn’hom tire son originalité de son emprise spatiale et de sa vocation économique sur un territoire dont le potentiel industriel repose depuis la fin du XIX e siècle sur les pôles énergie et transports, et plus récemment la recherche ; originalité voire singularité car depuis ces dernières décennies il est plus fréquent d’observer, dans les grandes opérations de réhabilitation du patrimoine industriel, des stratégies globales de régénération qui passent d’abord par la culture ou la mixité des programmes (logements, équipements, etc.). Ce texte envisage l’évolution du concept de patrimoine, de sa lisibilité et de son rapport à l’homme, à l’espace, à l’histoire et à la société dans une perspective d’avenir. Techn’hom, hybride entre préservation patrimoniale et développement technologique, témoigne de la résilience des acteurs et de la dialectique étroite qui existe entre le milieu et son patrimoine, terreau pour l’innovation sociale, politique, culturelle et économique.