Depuis le Sommet de Hanoi, qui marque sa consécration officielle en tant qu'espace politique, la Francophonie ne se présente plus simplement comme l'ensemble des pays «ayant le Français en partage», mais aspire à contribuer, plus globalement, à l'émergence d'une «meilleure gouvernance». Qu'il s'agisse de la promotion d'un modèle de développement comme à Hanoi 1 , ou du préalable nécessaire à la paix et à la sécurité comme à Moncton 2 , le concept de gouvernance est alors convoqué sous son acception de « bonne gouvernance », suivant les principes de bonne gestion des affaires publiques définis par les institutions de Bretton Woods en accompagnement de leurs politiques d'ajustement structurel.Comme le réaffirme 3 le Secrétaire général de la Francophonie, le progrès des droits de l'homme et des pratiques démocratiques, la réduction des inégalités, les progrès en matière de solidarité et de développement et, évidemment, la diversité culturelle -en tant qu'« enjeu politique central [impliquant que] la culture ne doit pas être régie par les lois ordinaires du commerce » -sont autant de défis majeurs pour la Francophonie. Pour autant, celle-ci peut-elle y faire face simplement «en facilitant la réflexion et la concertation entre responsables politiques et économiques des pays membres, en participant à la modernisation des dispositifs de régulation économique, en aidant à la diffusion dans les pays du Sud des nouvelles technologies de l'information » ? Ou doit-elle se donner les moyens de favoriser une véritable gouvernance démocratique plutôt qu'une « meilleure gouvernance » ?