Dans cet article, Sullivan se penche sur la pratique autotraductive de l’écrivaine francophone Madeleine Blais-Dahlem, originaire du petit village de Delmas en Saskatchewan. Quoique sa langue maternelle soit le français, la Fransaskoise s’identifie davantage comme écrivaine bilingue puisqu’elle rédige ses œuvres en français et en anglais, se livrant à l’autotraduction. Le bilinguisme est une nécessité pour toute personne d’origine fransaskoise puisque sa langue maternelle est trop marginalisée et imperceptible pour qu’il ou elle demeure unilingue, une réalité dont l’auteure tient compte dans ses écrits. La situation linguistique influence ses créations puisqu’elle rédige ses œuvres de façon bilingue et puisqu’elle s’autotraduit afin de cibler différents publics. En observant premièrement les éléments contextuels qui entourent la rédaction de sa pièce La Maculée/sTain (2012) et deuxièmement les éléments textuels qui construisent un bilinguisme dans la pièce et dans le recueil, Sullivan met en lumière la façon dont l’autotraduction occupe une place importante dans l’œuvre de Blais-Dahlem et la façon dont cette pratique permet à l’auteure de surmonter les difficultés liées à l’écriture en contexte minoritaire.