L'auteur : Arnaud Nanta est historien des sciences humaines au Japon et chargé de recherche au CNRS. Il travaille sur l'histoire de l'archéologie, de l'anthropologie et des études historiennes au Japon de Meiji à nos jours ainsi qu'en Corée coloniale, tout en insistant sur leurs implications politiques. Résumé : La péninsule coréenne, au centre de luttes entre la Russie, la Chine et le Japon à la fin du e siècle, fut transformée en protectorat en 1905 puis annexée au Japon en 1910. Celui-ci allait y réaliser de grandes « enquêtes sur les anciennes coutumes et institutions » du pays. Parmi les outils mobilisés par le pouvoir colonial figurait l'archéologie, discipline récente mais centrale dans l'élaboration des identités nationales. Le présent article brosse un panorama de l'archéologie japonaise en Corée coloniale. Pour cela, il aborde d'abord les missions et réseaux d'avant 1910, puis se penche sur l'institutionnalisation des savoirs coloniaux après l'annexion. Sont ensuite abordés la question des fouilles et des musées, puis enfin, celle des publications coloniales. L'organisation de l'archéologie antique en Corée coloniale (1902-1940) Du terrain aux musées coloniaux Arnaud N