Trajectoires professionnelles et mobilité de la main-d'œuvre : la construction sociale de l'employabilité

Abstract

En juin 1984, Creusot-Loire dépose son bilan et licencie près de 1 300 personnes, alors que le dogme de sa politique du personnel était, jusqu'à ce moment-là, la sécurité de l'emploi. Une enquête postale (1987) et une enquête par interviews en 1988 donnent des informations sur le devenir de ces travailleurs quatre ans plus tard. Pour l'auteur, le type d'insertion professionnelle (ou de non-insertion ) après licenciement dépend étroitement du déroulement de la carrière antérieure dans la grande entreprise. Les comportements, la capacité d'apprentissage et les promotions, la mobilité interne auraient «construit » peu à peu le degré d'«employabïlité » au moment du licenciement. L'appartenance à une collectivité aurait également forgé identité et représentations plus ou moins favorables au reclassement. C'est toute cette histoire professionnelle qui marque les possibilités de reclassement.

Isolement et vulnérabilité des travailleurs accidentés

“…Quant au droit à la réadaptation, il a pour objectif de 110 pallier les conséquences de la lésion par des mesures économi-ques (les indemnités de remplacement du revenu et un montant forfaitaire pour le déficit anatomophysiologique) et par des mesures de réadaptation appropriées 3 . En accordant le droit à la réadap-tation et le droit au retour au travail, cette loi fait de ces travailleurs victimes de lésion professionnelle une catégorie distincte par rapport aux personnes souffrant d'un handicap non lié au travail et par rapport à celles qui sont en chômage pour d'autres raisons, bien qu'ils aient par ailleurs plusieurs points en commun avec celles-ci (voir Florens, Fougère et Werquin, 1990;Outin, 1990;et Velche, 1992).…”

Anomie, exclusion, désaffiliation : dissolution de la cohésion sociale ou du lien social ?

“…On l'observe également avec les compromis sociaux, explicites (tels que les plans sociaux) ou implicites, qui régulent le marché du travail et définissent l'employabilité des personnes (voir Gaullier, 1996, p. 219). 35 Voir les processus de sélection et de précarisation mis en oeuvre dans l'univers professionnel depuis les années 1980 (Outin, 1990). 36 Il existait toutefois déjà dans la société française du XIXe siècle des phénomènes de cloisonnement spatial notamment urbains entre les quartiers populaires et les quartiers favorisés.…”

El índice de empleabilidad sectorial, la oferta y la demanda de trabajo

“…Hacia 1990 el concepto de empleabilidad se amplió nuevamente con la incorporación de otras dimensiones como la situación del mercado de trabajo, el conocimiento de éste y las políticas empresariales (Bloch y Bates, 1995;Hyatt, 1996;Outin, 1990, y Sterns y Dorsett, 1994. Outin (1990), por ejemplo, la entiende como un conjunto de cuatro elementos que influyen en las posibilidades que tiene una persona de ingresar y de mantenerse activa en el mercado de trabajo. Se trata de las cualidades personales (aptitud para las relaciones humanas, entrega al trabajo...), de las calificaciones profesionales específicas, la situación del mercado de trabajo y las posibilidades de formación tanto oficiales como empresariales.…”

“…Para algunos autores lo fundamental son las posibilidades de salir adelante en el mercado de trabajo y las calificaciones profesionales (Gazier, 1990). Otros dan más importancia a las posibles aplicaciones de la empleabilidad en las empresas y demás organizaciones (Levy y otros, 1992); a la situación del mercado de trabajo y la responsabilidad del Estado y de las empresas (Outin, 1990); a la capacidad de las personas para «dirigir» su propia carrera personal (Bloch y Bates, 1995), o, incluso, a las formas de afrontar los cambios que acaecen en el seno de las empresas (Hyatt, 1996). Aunque se han propuesto nuevas y muy diversas definiciones -hasta el punto de desdibujar en buena medida el concepto -, a finales del siglo pasado la empleabilidad era ya uno de los principales elementos del debate sobre el desarrollo de los recursos humanos en una economía que se globalizaba; era también uno de los «pilares» de la Estrategia Europea de Empleo (Comisión Europea, 2000, y OIT, 2000.…”