Malgré les efforts réalisés en prévention des risques pour tenter de réduire la contamination interne des professionnels exposés aux chimiothérapies par médicaments anticancéreux (MAC), de récentes études montrent que ce problème reste encore d’actualité. À ce propos, l’agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES) dans son rapport publié en 2021, pointe le besoin de caractériser l’exposition aux MAC, où l’évaluation doit s’intensifier et où les soignants manquent de connaissances et de formations. Alors, face à des moyens de prévention majoritairement descendants, qui ne suffisent plus, nous pensons que les méthodes doivent être apprenantes et devraient favoriser des apprentissages dans et par le travail pour soutenir le développement et la transformation du travail des professionnels, par les professionnels eux-mêmes. Pour cela, cet article propose une méthode hybride entre ergotoxicologie et théorie de l’apprentissage expansif, à partir de la première étape d’une recherche-intervention formative en cours. Nous nous appuierons sur le principe de double stimulation, pour faire émerger chez les soignants des connaissances sur l’exposition, issues de leurs expériences, qui s’avéreront utiles pour construire, avec eux, le choix des surfaces de prélèvements à réaliser. Les liens faits entre exposition, actions, protection et possibilité de contamination, permettront aux soignants de construire des objets intermédiaires utiles à la poursuite de l’intervention et soutenant les apprentissages à un niveau collectif.