Le présent article traite du concept de la responsabilité sociétale des entreprises (RSE) au contexte marocain. En effet et à l’ère de la COP 22, les entreprises marocaines sont de plus en plus sollicitées pour intégrer des préoccupations à la fois économique, sociale et environnementale dans leurs pratiques managériales. L’objectif de cette étude est de mettre l’accent sur les pratiques RSE des PME Casablancaises à travers une analyse perceptuelle de la sensibilité des dirigeants-propriétaires à l’égard de la RSE. Delà, notre travail de recueil et d’analyse des données vise à générer des connaissances fortement contextualisées, prenant en compte le point de vue des dirigeants par la réalisation de 21 entretiens semi-directifs à visée compréhensive. Les résultants montrent que le degré de connaissance de la RSE dépend étroitement de la taille de l’entreprise (TPE, PE ou ME). Plus la taille de l’entreprise est grande, plus l’entreprise est imprégnée de la RSE et tend à la prendre en considération. Les dirigeants considèrent la RSE comme la prise en compte de la dimension sociale aux objectifs de l’entreprise et négligent ses dimensions sociétale et environnementale. L’entreprise socialement responsable se définit, selon ces mêmes dirigeants, par la prise en compte des attentes des salariés, ignorant ainsi celles des autres parties prenantes et de la communauté. Les pratiques, elles, se limitent au minimum légal requis et se tendent vers une simple conformité légale.
A l’ère de la COP 22 abritée par le Maroc, la problématique de l’engagement RSE constitue de plus en plus une thématique d’actualité à l’échelle nationale. En effet, la responsabilité sociale a toujours existé dans l’acte d’entreprendre. Toutefois, une évolution a fait de la RSE aujourd’hui un concept, une pratique voire une démarche autrement plus développée. Elle n’est nullement l’apanage des seules grandes entreprises. En effet, les PME seraient aussi concernées par ses enjeux. Néanmoins, la RSE ne peut se penser indépendamment du contexte dans lequel l’entreprise est ancrée. L’assise locale des PME amène le dirigeant à posséder une responsabilité sociale de proximité. Le présent papier essaie de montrer la spécificité des pratiques responsables dans les PME notamment dans leurs dimensions sociales et ce à travers une étude de cas à visée exploratoire et compréhensive. Les enseignements tirés d’une telle étude est que la compréhension de la RSE et son appropriation au niveau des PME est essentiellement intuitive. Elle est étroitement liée au système de valeurs du dirigeant. De même, l’ancrage territorial des PME amène le dirigeant à pratiquer une RSE de proximité puisqu’elle représente une réalité contextualisée.
Le présent article s’intéresse à l’impact durable des pratiques RSE des entreprises, appréhendé en lien avec le concept de création de valeur partagée. En effet, la perception de la RSE dans l’entreprise marocaine se voit primordiale dans la mesure où les préoccupations caractérisant le domaine de recherche sur la RSE « stratégique » visent à apporter des réponses sur des questions de création de valeur partagée et d’étude d’impact sociétal attendu par ces pratiques. De là, notre étude aborde la problématique de l’impact généré par les pratiques RSE de l’Office Chérifien des Phosphates (OCP) en mobilisant le modèle de la triple performance ( Triple Bottom Line – TBL) et le concept de création de valeur partagée ( Creating Shared Value – CSV). Les résultats indiquent que la génération d’un impact durable des pratiques RSE est tributaire de l’intensité de l’utilisation des indicateurs économiques et environnementaux par le groupe OCP. En revanche, l’utilisation des indicateurs sociaux ne génèrent pas un impact durable pour le groupe. L’étude révèle que les actions de l’OCP s’inscrivent dans une logique créatrice de valeur partagée (au sens de Porter et Kramer, 2011).
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