Dans le débat public sur la gestation pour autrui (GPA), parler de « travail » pour qualifier ce que font les femmes porteuses est largement perçu comme une façon de cautionner les formes de marchandisation et d’exploitation du corps des femmes à l’œuvre dans les circuits mondialisés de la bioéconomie. Contre cette interprétation qui accompagne la condamnation morale de cette pratique reproductive, en particulier dans sa version « commerciale », l’article développe une défense féministe de la conceptualisation de la GPA comme travail, appuyée sur les études ethnographiques menées auprès des femmes porteuses indiennes et nourrie théoriquement à la fois par le marxisme, par l’éthique du care et par la notion d’intersectionnalité. In fine , l’objectif est de mettre en lumière la fécondité de cette conceptualisation non seulement pour la pleine reconnaissance des femmes porteuses, mais aussi pour le diagnostic critique des divisions du travail qui structurent la société capitaliste.
Cette thèse s’intéresse à la manière dont des discours et des pratiques mis sous l’égide de la Responsabilité Sociale des Entreprises (RSE) et du Développement Durable (DD) se structurent dans le secteur hôtelier, en rendant compte de la façon dont ils participent à la dégradation du rapport social de travail. En proposant le concept intermédiaire de démarches DD/RSE nous montrons qu’elles sont construites à partir d’une articulation avec les stratégies de profit de chacun des deux modèles productifs qui s’imposent, en l’occurrence les hôtels de luxe et les hôtels de chaînes intégrées. Incarnant de nouvelles stratégies de différenciation, elles participent au processus de sectorisation et renforcent les stratégies de domination intra-sectorielle La construction de ces démarches dans les hôtels de luxe se fait par externalisation, quand elle se fait par intégration au processus de production dans les chaînes. Les démarches DD/RSE y sont standardisées à travers un modèle industriel de production. Il ressort de cette analyse que la manière dont ces hôtels intègrent les démarches participe de la dégradation du rapport social de travail. Telles qu’elles sont construites, les démarches de DD/RSE renforcent la division technique et genrée du travail, participant à l’intensification du travail et au renouvellement des stratégies de mobilisation et de mise au travail des salariés.
Cet article analyse la construction des pratiques de développement
durable dans l’hôtellerie de luxe parisienne. Nous montrons que la conciliation
entre les ambitions contenues dans le développement durable et l’hôtellerie de
luxe se traduit dans des pratiques particulières : elles ne doivent pas être
perçues par les clients et comportent une forte dimension locale. La prise en
compte des enjeux de développement durable par l’hôtellerie de luxe correspond à
des pratiques propres au luxe, mais elle s’inscrit également dans les
spécificités du secteur hôtelier, notamment en raison de la nature particulière
du service. Ces résultats invitent à conclure sur la définition du luxe hôtelier
durable comme l’articulation d’enjeux spécifiques entre les caractéristiques du
luxe, du service hôtelier et les ambitions contenues dans le développement
durable.
L’article propose de compléter le rapport social de travail à partir d’une analyse en termes de rapports sociaux de sexe. Nous montrons à partir de l’exemple du déploiement du développement durable dans l’hôtellerie, ici pris comme une innovation organisationnelle, que l’analyse régulationniste du rapport social de travail mériterait d’être enrichie par celle des rapports sociaux de sexe qui s’articulent avec les rapports de domination classiques. C’est en particulier dans l’existence d’une division sexuelle du travail que s’articulent rapport social de travail et rapports sociaux de sexe.
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