Des entretiens semi-dirigés portant sur 46 patients cancéreux à des stades divers de leur maladie ont permis de préciser les raisons du recours à des médecines parallèles, la nature des produits utilisés, les relations avec la médecine dite classique, les prescripteurs et le rôle éventuel de la religion et d'Internet. Les deux tiers des malades souhaitent être actifs contre la maladie, ils utilisent ces traitements pour lutter contre les symptômes et améliorer leur état général, mais 20 % des malades pensent que ces médecines vont les aider à guérir le cancer. Les malades ne font pas la différence entre une médecine parallèle complémentaire ou alternative. Le prescripteur de médecine parallèle, souvent un médecin homéopathe, séduit par sa personnalité et sa considération pour le malade. La religion et Internet ont un rôle limité. Pour citer cette revue : Psycho-Oncol. 5 (2011). Mots clés Cancer · Psychologie · Médecine complémentaire · Médecine alternativeAbstract Semi-structured interviews conducted among 46 cancerous patients provide accounts of the reasons for pursuing complementary and alternative medicine (CAM), the relationships with oncologists, the influence of the prescribers of CAM, and the role of religion and Internet. Two-thirds of patients used CAM to have an active part in their fight against cancer. They want to reduce the symptoms and enhance their general health condition, and 20% consider these CAMs as potential cures for cancer. Patients do not distinguish between complementary and alternative methods. Most prescribers of CAMs are MD homeopathy specialists and their good bedside manner draws patients to take CAMs. Religion and Internet are of limited influence. To cite this journal: Psycho-Oncol. 5 (2011).
Entretien réalisé le 12 mai 2005, dans le cadre d'un échange de points de vue entre deux curiethérapeutes, Philippe Quétin et Christine Haie-Meder, et deux psycho-oncologues, Marie-Frédérique Bacqué et Eliane Marx, au sujet de la curiethérapie du cancer du col de l'utérus. Bien qu'il s'agisse de la même thérapeutique, les avis restent partagés sur les attentes des femmes sur leur sexualité, leur facilité à interroger leur médecin et leur façon de vivre la curiethérapie. Rev Francoph Psycho-Oncologie (2005) Numéro 3 : 175-180
Ce numéro traite, grâce à une approche pluridisciplinaire, essentiellement à partir des cancers du sein et de la prostate, de la sexualité, encore trop peu abordée spontanément en consultation par les patients de tous âges, femmes ou hommes, et par les soignants qui les rencontrent. Fréquemment déniée par les malades, qui déploient beaucoup d'énergie à faire face aux conséquences de la maladie et de ses traitements, générant chez certains soignants de la gêne à en parler, la sexualité passe à un second plan. Alors qu'il est question de qualité de vie, parler de sexualité semble paradoxal et les patients peuvent ressentir honte et culpabilité à l'évoquer, la priorité étant donnée aux soins, à la lutte contre la maladie. Qu'elles soient fonctionnelles et/ou psychologiques, consécutives à la localisation du cancer et aux effets secondaires des traitements, dans l'après-coup des bouleversements de l'annonce du diagnostic, et durant le parcours dans la maladie, de multiples difficultés quand elles sont exprimées, le sont avec émotion et souffrance par les patients. Stigmatisés par une maladie dont les représentations sont généralement associées à une condamnation à plus ou moins longue échéance, dans un devenir sans « à-venir », nombreux sont les malades qui traversent cette épreuve selon un scénario de mort annoncée. Les pulsions, forces de vie (Éros) et forces de mort (Thanatos), s'affrontent entre elles (Freud, 1929), et Dominique Gros entend la question du sexe au travers des paroles des patientes, comme un antidote à la mort. « Alors que le cancer possède cet étrange pouvoir de modifier la relation aux autres », la sexualité qui se vit plus qu'elle ne se dit permet d'assurer une forme de permanence à l'autre. La pulsion sexuelle réclamant un minimum de satisfaction directe, tout ne peut être sublimé par le sujet (Freud, 1909) ; jusqu'à quel point les partenaires engagés eux aussi dans le parcours de la maladie cancéreuse sont-ils en mesure de s'en passer ? Tendresse et sensualité permettent alors la possible recherche érotique de l'autre. Chacun devant trouver, de façon singulière, son équilibre entre l'amour de soi et l'amour de l'autre, entre la sensualité et la tendresse. La rencontre du sexe et de l'affectivité, lorsqu'elle est épanouissante pour les partenaires, leur permet de former et de faire exister leur relation amoureuse, et de l'inscrire dans le temps. L'irruption du cancer peut provoquer une rupture de ces deux composantes, avec une solitude d'autant plus renforcée par la souffrance affective qu'elle ne peut rejoindre l'autre par manque de liens internes, de communication, d'échange de mots à ce sujet. Les difficultés sexuelles entre partenaires seront d'autant plus probables qu'elles préexistaient au cancer du sein (Schover, 1991). Rollon Poinsot et ses collègues nous disent qu'il est fondamental de proposer davantage d'études longitudinales prenant en considération des éléments portant sur le fonctionnement sexuel précédant la survenue d'un cancer. Ainsi, dans une approche sexologique, Esther Hirch...
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