L’idée d’un changement climatique, causé par l’homme ou par des facteurs naturels, s’est imposée peu à peu, au cours des XVII e et XVIII e siècles. La climatologie historique a émergé, dès cette époque, pour l’étudier grâce à un regard rétrospectif sur les registres météorologiques, les sources historiques, les végétations anciennes et l’évolution des fleuves et des glaciers. Dès 1671, Robert Boyle recommande d’observer le temps pour étudier l’action humaine sur le climat. Des enjeux multiples ont contribué à cette historicisation : la colonisation de l’Amérique du Nord et la comparaison transatlantique des climats ; l’essor d’un discours historique mêlant processus de civilisation des peuples et amélioration climatique ; le projet des monarchies éclairées d’améliorer le climat ; la volonté de percer le mystère des cycles météorologiques ; et enfin l’émergence d’une conception historiciste de la nature (la géologie, les théories de la Terre). Les théories influentes de Richard Grove et Dipesh Chakrabarty sur les liens entre histoire, climat et réflexivité environnementale des sociétés sont ici réinterrogées.
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