Par F. A. CARDOSO Depuis que Carlos Chagas, en 1909, a décrit la maladie qui, à juste titre, porte son nom, celle-ci a été étudiée sous tous ses aspects. Malgré la quantité de contributions expérimentales, plu sieurs questions cliniques et épidémiologiques n'ont pas encore été résolues d'une façon satisfaisante. Parmi celles-ci se trouve l'impor tant problème du mécanisme de la transmission naturelle de la maladie, de l'insecte vecteur à l'homme. Jusqu'à présent, deux hypothèses ont été proposées pour expli quer le mode de contamination de l'homme : celle de Chagas, suivant laquelle la transmission se ferait par la piqûre de l'insecte et celle de Brumpt, qui admet, comme voie de pénétration, les muqueuses, les égratignures ou même la peau intacte. La littérature publiée sur ce sujet renferme des expériences qui viennent à l'appui de l'une ou de l'autre des deux hypothèses, 1. Tentatives de transmission par piqûre A. Expériences avec résultat positif.-La première inocula tion de la maladie à un animal de laboratoire a été faite par Oswaldo Cruz (1) qui a réussi la transmission à un singe de l'espèce Callithrix penicillata en le faisant piquer par des Triatoma megista infectés avec le flagellé qui avait été observé pour la première fois, peu de temps auparavant, par C. Chagas. Chagas (1909), en employant des larves infectées de Triatoma megista provenant du laboratoire, a obtenu, dans deux séries d'expériences, la transmission de la maladie aux cobayes, par piqûre. Magarinos Torres (1913, 1915), dans 18 essais de transmission par piqûre aux chats, « ouistitis » et cobayes, a obtenu 3 résul tats positifs. Deux chats et un cobaye, qui avaient été piqués par (1) Cité par Chagas (1909, p. 160).