Over the past ten years, the publishing and book selling industries (in Canada and elsewhere) have undergone a process of hyper-concentration that seems to threaten the future of independent publishing. How might this changing environment reflect on the attitudes of independent publishers toward translation and on the way they handle translation projects? This is the question this article seeks to examine. It is based on the first case study of a research programme that consists in following, by use of an ethnographic approach, the production process of literary translations in three independent Montréal-based publishing houses: from negotiations over the acquisition of translation rights to the launch of the translation. The article is divided into three parts. The first explains the rationale, methodology and ethics underlying this research; the second part tells the story of the title under study in a way that highlights the range of actors involved in the production of this translation, their own constraints and concerns, as well as the way publishing, editorial and linguistic/stylistic decisions intertwine. Based on this particular case, the third part discusses some of the strategies a publisher and his collaborators may devise in order to produce literary translations in an independent but network-based, competitive way. Particular emphasis is placed on strategies of cooperation such as co-translation and co-edition publishing, as well as on the role played by literary agents in the allocation of translation rights.Au cours des dix dernières années, l’industrie du livre (au Canada comme ailleurs) a connu une vague de concentrations qui semble menacer les éditeurs littéraires indépendants. Comment ces changements se reflètent-ils dans la façon dont ces éditeurs perçoivent et réalisent des projets de traduction? Cet article tente d’apporter quelques éléments de réponse à cette question. La réflexion est fondée sur la première étude de cas d’un programme de recherche qui consiste à suivre, selon une démarche ethnographique, le processus de production de traductions littéraires dans différentes maisons d’édition indépendantes de Montréal, depuis les négociations relatives à l’achat des droits de traduction, jusqu’à la réception de la traduction. Le texte se divise en trois parties. La première explique l’objectif, la méthodologie et l’éthique sous-tendant cette recherche; la seconde relate l’histoire de la traduction à l’étude en faisant ressortir le rôle des différents acteurs ayant participé à sa production, leurs contraintes et préoccupations, ainsi que les liens entre les décisions d’ordre commercial, éditorial et linguistique/stylistique. La troisième et dernière partie propose une discussion et quelques pistes de recherche. Cet article dans son ensemble tente de mettre au jour quelques-unes des stratégies permettant à un éditeur et à ses collaborateurs de produire des traductions littéraires de façon « indépendante » mais compétitive, en travaillant selon une logique de réseau. L’étude porte une attentio...
La traductologie s’est récemment enrichie d’un nouveau courant de recherche d’orientation postcoloniale. En ce qu’il remet en question les notions d’équivalence et de transfert sur lesquelles se fondaient les théories traditionnelles, ce courant jette les bases d’un questionnement épistémologique analogue à celui auquel les ethnographes ont procédé, il y a une quarantaine d’années. L’analogie entre la figure de l’ethnographe et celle du traducteur, leur rôle en tant qu’interprètes culturels et écrivains, a fait l’objet de plusieurs analyses. Cet article propose de creuser l’analogie en la resituant toutefois en amont. Il explore en quoi la réflexion des ethnographes sur leurs propres pratiques d’interprétation et sur la production des connaissances peut éclairer, aujourd’hui, celle des traductologues. L’hypothèse qui le sous-tend est la suivante : la perspective ethnographique, en particulier les travaux de Bruno Latour, nous invite à penser la traduction comme un processus de production qui fait appel à des intermédiaires opérant selon une logique de réseau. Dans ce cadre, la traduction-texte n’apparaît plus comme le « simple » reflet des normes d’une société donnée ou de la subjectivité d’un traducteur, mais bien plutôt comme l’expression des relations qui se sont tissées entre ces intermédiaires. Cette conclusion permet de valider les modèles traductologiques fondés sur les notions de dialectisme et d’hybridité, tout en évitant le biais textuel et littéraire qui les caractérise. Ce faisant, elle entraîne un élargissement du débat éthique et ouvre de nouvelles avenues de recherche pour le paradigme descriptif.The field of translation studies has only recently opened itself to the postcolonial. Inasmuch as postcolonial translation theories question the notions of equivalence and transfer on which traditional theories of translation were founded, they initiate an epistemological debate resembling that which marked the field of anthropology about forty years ago. A number of studies have explored the analogy between the role of translators and ethnographers as cultural interpreters and writers. This article carries on the investigation by exploring how the reflection of ethnographers on their own (and others’) production of knowledge can enlighten that of contemporary translation theorists. The underlying hypothesis is the following: the ethnographic perspective, Bruno Latour’s work in particular, invites us to conceive translation as a production process that relies on intermediaries operating in networks. Hence, the translated text does no longer appear as the “simple” reflection of the norms of a given society or that of the subjectivity of the translator, but rather as the expression of the relations between the various intermediaries that have participated in its production. This conclusion validates theoretical models based on notions of dialectism and hybridity while avoiding the textual and literary bias that have so far characterized them. By doing so, it calls for a widening of the ethical debate and ope...
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