This paper focuses on diverse forms of parliamentary violence (blocking the orators' platform and the chairman's podium, destruction of equipment, and violent brawls) during 2006-2012 in the Ukrainian parliament, and analyzes them as a repertoire of habitual parliamentary actions. The paper attributes these violent incidents to two external factors. First, they must be understood in the context of the general de-pacification of relations among principal political actors in Ukraine as well as exacerbation of political and ideological tensions among those actors. Second, the emergence of more violent episodes in the Rada, breaking with a more routine modus operandi of disruptions, has its origin in the earlier, prepolitical careers of certain members of parliament and their propensity to bring into politics particular dispositions (i.e., propensity to use violence) acquired in those previous professional experiences.
À partir de récits collectés auprès des combattants de bataillons de volontaires pro-ukrainiens et prorusses, l’article dresse le portrait sociologique de ces engagés, en mettant en exergue des similitudes et des différences de leurs trajectoires. Il rend aussi compte de leurs sentiments d’appartenance respectifs, entre un attachement profond à l’Ukraine pour les premiers et des identifications floues et régionales pour les seconds. Il reconstitue également les représentations de la guerre du Donbass dans les deux corps armés ayant motivé la décision de s’engager. Ainsi, si les combattants pro-ukrainiens partagent l’image de la Russie comme pays agresseur, les combattants prorusses appréhendent la guerre en termes géopolitiques d’une confrontation globale entre l’Occident et la Russie où cette dernière était « forcée » à intervenir en Ukraine. Enfin, si les membres des deux groupes ont tendance à décrire leur propre participation comme l’accomplissement d’un devoir patriotique, dans une veine proprement idéaliste, ils disqualifient la participation d’autres membres de leur propre groupe, mais surtout des combattants du groupe d’en face, en l’occurrence déshumanisés et présentés comme aveuglés par la propagande, et l’attribuent à des motifs économiques.
Le mouvement protestataire de l’hiver 2013-2014 en Ukraine, appelé Maïdan en référence à la place occupée dans le centre de Kiev, fait émerger deux types de protagonisme parmi ses participants ordinaires. D’une part, le protagonisme ordinaire se déploie dans la routine révolutionnaire à travers les multiples activités qui s’organisent sur la place (cuisine, assistance médicale, rondes de sécurité). Il renvoie à des formes d’action pacifiques qui font émerger des personnalités en raison de leur engagement prolongé et publicisé par les médias et les réseaux sociaux. D’autre part, le protagonisme insurrectionnel apparaît dans une phase de radicalisation de la protestation, issue de la répression par les autorités. Les opportunités de reconnaissance se multiplient lorsque des images de la violence policière à l’égard des manifestants sont largement diffusées. Le protagonisme s’appuie, ici, sur une défiance accrue à l’égard des élites politiques, surtout après les journées meurtrières des 18-20 février 2014. Il ne devient alors pas tant synonyme d’accès au pouvoir qu’une ressource politique.
scite is a Brooklyn-based organization that helps researchers better discover and understand research articles through Smart Citations–citations that display the context of the citation and describe whether the article provides supporting or contrasting evidence. scite is used by students and researchers from around the world and is funded in part by the National Science Foundation and the National Institute on Drug Abuse of the National Institutes of Health.