Though traditionally reluctant to teach languages other than French, the national idiom, schools in French Polynesia and New Caledonia have gradually made way for vernacular languages in response to the rise of indigenous identity claims, first articulated in the 1970s. The decentralization policy of France and especially the transfer of jurisdiction over primary and secondary education to local administrations have contributed to this linguistic and cultural acknowledgment, at least at an institutional level. However, territorial education practice remains strongly homologous with the metropolitan teaching model and, because of demographic, sociolinguistic, and political factors, the two French overseas collectivities display contrasting situations with different conditions of resistance to the “all in French” ideology. Following a presentation of their contemporary sociolinguistic contexts, this dialogue piece traces the main phases of education and language policy implemented in these two countries from the missionary period to today and identifies their ideological underpinnings. It details the current major differences between the two territories in their promotion of local languages in schools. As institutional recognition of local languages is not enough, in itself, to revitalize their practice and transmission, it also uses quantitative indicators to consider the role of families in language transmission. The essay concludes with a reflection on the ultimate objectives of teaching indigenous languages.
Tahiti est l’île principale d’un archipel du Pacifique Sud, la Polynésie française, lié, sous des statuts divers depuis 1842, à une République française éloignée de 16 000 kilomètres. S’ils n’ont donc pas été minorisés démographiquement, ni spoliés de leurs terres, dans les proportions que l’on connaît ailleurs, en Amérique et dans le Pacifique, les Tahitiens (environ 80 % d’une population de l’île estimée à 183 000 habitants aujourd’hui) ont incontestablement été victimes d’une politique d’assimilation qui a connu une accélération au début des années 1960, avec la nouvelle vocation de ce territoire à devenir le lieu des essais nucléaires français. Exposés plus massivement aux institutions importées de Paris (justice et école), plus urbanisés et dépendants de l’emploi salarié, les Tahitiens ont eu tendance alors à projeter leurs enfants dans un avenir francophone au sein duquel les langues polynésiennes étaient d’autant moins transmises qu’elles apparaissaient comme préjudiciables à l’intégration sociale. De fait, la déperdition d’une génération à l’autre est patente : si 52 % des 75-79 ans déclarent une langue polynésienne comme étant la plus parlée en famille, ce n’est le cas que de 17 % des 15-19 ans en 2012.En réaction à l’ambition souvent hégémonique de la langue et de la culture françaises, et pour préserver ce qui peut l’être de la langue et de la culture tahitiennes, une politique visant à promouvoir cette langue et cette culture à l’école a été mise en application depuis le début des années 1980.Basée sur des enquêtes empiriques auprès des enseignants, des parents et des enfants eux-mêmes (notamment via le programme de recherche « École plurilingue outre-mer » de l’Agence nationale de la recherche française en 2008-2012 et le programme de recherche « Les langues entre l’école et la famille : représentations et pratiques linguistiques contemporaines des enfants de CM2 à Tahiti » du Ministère de la Culture français en 2013-2014), notre contribution interroge les enjeux de la complémentarité entre école et famille élargie dans la transmission linguistique et culturelle, avec une attention toute particulière pour les représentations enfantines des langues que parlent les enfants, des langues qu’ils entendent autour d’eux, et des langues qui seront les leurs plus tard.Tahiti is the main island of the South Pacific archipelago French Polynesia that has been linked since 1842 through various statutes to the French Republic, 16,000 kilometres away. And while they have never been a demographic minority, nor had their land taken away to the same extent as occurred in the Americas and the Pacific, Tahitians (about 80% of the island’s population of about 183,000 people) have incontestably been victims of a polic...
Résumé L’objectif de cet article est de montrer l’effet d’un enseignement des langues et de la culture kanak sur les compétences linguistiques en drehu (langue maternelle) d’élèves de l’école maternelle et sur leurs premières acquisitions dans la maîtrise du français oral et écrit (langue seconde). Soixante et un enfants de moyenne section maternelle (MSM) et 82 enfants de grande section maternelle (GSM) suivis au cours préparatoire (CP) ont été évalués à l’oral et à l’écrit, soit en tant que groupe expérimental (ayant participé à l’enseignement), soit en tant que groupe contrôle (n’ayant pas participé). Cet enseignement est efficace pour le drehu et ne produit pas d’effet négatif sur le français. Le groupe expérimental présente, en fin de GSM et en début de CP, des compétences supérieures à l’écrit à celles du groupe contrôle.
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