Autour de Kopytoff: le débat conceptuel * Jean-Pierre Chauveau est socio-anthropologue, directeur de recherche à l'IRD (UR «Régulations foncières, politiques publiques et logiques d'acteurs»), associé à l'UMR MOISA (Montpellier) et au programme CLAIMS
Résumé Cet article présente le choix des candidats lors des élections municipales de 2006 au Burkina Faso. Dans ce contexte, du fait même de l’histoire du peuplement, l’hypothèse qui verrait simplement dans la démocratie élective un moyen de reconduire la légitimité autochtone ne fonctionne pas. Le texte montre comment la logique des partis, et notamment celle du CDP (le parti dominant), s’articule avec plus ou moins de succès aux logiques populaires pour tenter d’établir ce qui fait la légitimité et les qualités d’un bon candidat. Ces qualités sont déterminées par l’histoire locale, l’investissement du candidat et la configuration des rapports politiques contemporains, qui changent selon l’échelle géographique.
Résumé L’article propose une analyse de la dynamique et des formes de production de l’ordre social chez les Winye du Burkina Faso, à partir d’une étude de la distribution des droits sur les ressources naturelles. Il montre que c’est à travers l’implantation d’autels liés à l’espace et d’un régime diversifié de la propriété faisant des ressources une possession à la fois commune et privée que se résolvent les questions d’action collective qui permettent la mise en place et la reproduction d’une société de la frontière.
Dans la plupart des approches développementalistes consacrées à la gestion des ressources naturelles ou à l'appui local, l'approche villageoise est de règle. Les villages bénéficiaires et les terroirs afférents sont conçus comme autant d'unités discrètes, gérées de manière autonome sur le plan administratif, rituel, foncier et politique. Les projets de développement locaux intervenant ou étant intervenus dans la zone du Gwendégué 1 ne font pas exception à cette démarche. Le présupposé selon lequel chaque village posséderait en propre et de manière exclusive les ressources du terroir sur lequel il travaille n'est guère remis en question. Il s'agit bien entendu d'un préjugé très commode puisqu'en liant de manière stricte deux univers restreints (un espace physique et une unité politique), l'intervenant se simplifie considérablement la tâche-et le processus de prise de décision-, du moins tant que les conflits ne viennent pas tout remettre en question. Dans ce cadre, et selon les opérations menées, le chef de terre, le maître de l'eau ou le maître de la brousse sont perçus comme exerçant un pouvoir de gestion des ressources-attribution de terres, règlement de conflits, exclusion des indésirables-tourné d'abord vers l'intérieur, c'est-à-dire vers les membres de la communauté ou vers les allochtones bénéficiaires d'un accès à la terre sur son territoire. Comme nous allons le voir grâce à l'exemple du Gwendégué, ne représente qu'une partie de leur rôle. Leur orientation vers l'extérieur est particulièrement importante dans trois types de situations où ils sont appelés à traiter de problèmes d'environnement « régionaux ». Ce sont respectivement :-la gestion des « états » des ressources qui rend possible leur exploitation dans un cadre « juridique » adéquat (chose non appropriée, chose appropriable, bien) ;
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