L’article analyse la structure socio-productive des périphéries maraîchères de l’Aire métropolitaine de Buenos Aires (AMBA), leur évolution durant ces cinquante dernières années, et le rôle des migrants Boliviens dans les recompositions spatiales qui les affectent. Dans un contexte d’influences externes et internes à l’activité maraîchère (conjoncturelles et structurelles), on a sélectionné une série de variables (production, commercialisation, avancées des fronts urbain et agricole, caractéristiques des migrants) qui expliquent les processus de concentration et de différenciation des espaces maraîchers de Buenos Aires. Est mis en évidence le développement inégal de la région Nord (Pilar) et Sud (La Plata), qui bouscule le modèle de ceinture verte continu et uniforme prédominant jusqu’alors pour décrire les périphéries maraîchères. Devant l’apparition de deux grandes « îles » productives, on privilégie la figure « d’archipel maraîcher » : elle révèle les complémentarités émergentes entre régions Nord et Sud, notamment sous l’influence des migrants boliviens et de leurs réseaux, et les recompositions métropolitaines à l’œuvre.
La région de Mendoza est particulièrement vulnérable au réchauffement climatique. Les glaciers du massif de l’Aconcagua ont amorcé un important retrait depuis la fin du Petit Âge de Glace. Or la disparition de ces glaciers risque d’entraîner une modification des régimes hydrologiques qui, jusqu’à présent, se caractérisaient par de hautes eaux estivales. Ce pic estival pourrait à l’avenir être atténué et remettre en cause les stratégies de gestion de la ressource en eau. Nous faisons ici le point sur les variations récentes de l’englacement et tentons de dessiner un scénario prospectif.
Après un retour sur des écrits de géographie économique et de sociologie du travail qui ont traditionnellement analysé la place des migrants comme travailleurs de l’activité agricole, l’article envisage la bibliographie issue des recherches sur la mobilité pour questionner le rôle de l’agriculture comme ressource au cœur du projet migratoire des populations observées. Ce changement de perspective soulève de nouveaux enjeux et appelle une nécessaire réflexion sur la façon de rendre compte et de qualifier les formes d’agricultures investies, voire créées, par les migrants, lesquelles témoignent de la variété et de la complexité de la relation entre agriculture et migrations. Dans une perspective de géographie sociale, nous proposons enfin de reformuler des questions de recherche construites initialement en dehors du champ des recherches sur l’ancrage et les migrations mais qui reprennent des objets identifiés dans les débats sur les liens entre agriculture et vulnérabilités.
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