Résumé Lorsque des femmes commencent à exercer une profession supérieure, des discours dépréciatifs sont tenus. Ils visent les professionnelles et l’activité, qui subiraient une dévalorisation. La même réaction est observable quand les effectifs féminins augmentent ou dépassent ceux des hommes. Une analyse qui prend en compte des représentations et des données d’enquête, qui intègre la dimension de la comparaison entre les époques, les professions et les sexes, permet de saisir les enjeux d’un discours récurrent. On distingue ce qui relève de stratégies pour éliminer la concurrence et ce qui renvoie à des évolutions d’ordre social et institutionnel. Certaines apparaissent comme problématiques, mais le processus de féminisation n’est pas en cause. Par ailleurs, les femmes n’occupent pas, dans l’ensemble, les positions les plus valorisées et les moins exposées. Le poste détenu, la spécialité, le mode d’exercice, qui impliquent plus ou moins de disponibilité pour la sphère privée, seraient aujourd’hui des lignes de partage. Les situations et les choix concrets des femmes et des hommes sur le lieu de travail et dans la famille, sont-ils susceptibles de questionner les divisions et les hiérarchies traditionnelles ?

"Professor: a feminine Profession? Contributions to a socio-historical Approach'! The author analyses the evolution of secondary school teaching by women throughout the 20th century. She tries to show what may be meant by the "féminisation" of teaching at various periods and to bring out the institutional and - social stakes involved in this process. At the same time, she questions to what extent the exercise of a qualified profes- - sion and the single status of a majority, of teachers for half a century, have opened up to women territories perceivedas "masculine". In a similar vein, the article postulates that possibilities for promotion came into being for married teachers with children after 1965 and that, under certain conditions, the teaching profession eludes the traditional definition of a "woman's profession".

Les professeurs femmes dans l'entre-deux-guerres sont le plus souvent célibataires ; à partir des années soixante-dix, les enseignantes mariées qui élèvent des enfants représentent la norme chez les professeurs de type lycée. Dans la fiction romanesque, l'accent est mis sur la détresse de la femme « seule » ou sur les conflits de rôles vécus par l'enseignante épouse et mère. Au-delà des images, nécessairement réductrices, on se propose d'éclairer les processus qui entrent en jeu pour déterminer différents types de rapport au métier et à la carrière. L'histoire scolaire et universitaire de la femme, la trajectoire du conjoint, les intérêts d'ordre collectif, jouent sur le déroulement de la vie professionnelle qui influence, réciproquement, les choix effectués dans le cadre familial.

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