Identification et reconstitution des traces de teillage des fibres végétales au Néolithique (…) " Aussi longtemps que coulera la Lys ! Aussi longtemps que les campagnes porteront sur ses rives une moisson de lin vivace ! Aussi longtemps que le lin mort en cols et en dentelles revivra, et, sur les poitrines jeunes et belles, tout blanc de neige fleurira ! "Guido Gezelle (poète belge, 1830-1899), Aux bords de la Lys. RésuméLe teillage expérimental de fibres végétales rouies, à l'état sec, à l'aide d'outils en silex, entraîne une usure abrasive mate identique à celle observée sur de nombreux tranchants préhistoriques. Cette trace y est associée ou non à un lustre marginal brillant résultant du raclage de végétaux tendres rigides. Le poli mat, présent sur quantité de tranchants néolithiques d'Europe nord-occidentale, a été interprété comme résultant du travail d'une peau sèche à l'état souple. Nos expérimentations récentes amènent à reconsidérer l'ensemble de ces usures archéologiques et leur interprétation.
La plaine de la Scarpe est une vaste dépression développée dans les sables marins éocènes entre les pays de la Pévèle et de l'Ostrevant. Une « plaine haute » au nord se distingue d'une « plaine basse » au sud. Le remplissage est essentiellement sableux (en partie tourbeux dans la plaine basse). La plaine est ponctuée de nombreux micro-reliefs. Les petits cours d'eau qui la drainent sont en inadéquation avec son gabarit. La pose d'un gazoduc à travers la plaine a été précédée de sondages archéologiques. Nous présentons la stratigraphie sous la forme d'un long transect partiel et nous proposons un scénario d'évolution de la plaine depuis le Pléniglaciaire supérieur weichselien. La majeure partie de la sédimentation quaternaire est constituée de lits sableux qui alternent avec des lamines limoneuses. Cette nappe alluviale, corrélable à l'Older coversand I de la zone sableuse, s'est déposée en tout point de la plaine sous un régime hydrologique périglaciaire très contrasté au cours du Pléniglaciaire supérieur weichselien (datations OSL aux environs de 34, 21 et 20 ka). Des avulsions répétées de chenaux larges et peu profonds ont laissé des traces de défluviation dans la microtopographie. La plaine haute est assimilable à des cônes de déjections très étalés issus de la Pévèle. A la fin du Pléniglaciaire supérieur weichselien, dans une ambiance climatique plus sèche, de petites dunes allongées (sable ou alternances de sable et de loess) se forment au centre de la plaine ou s'adossent contre le talus bordier de la Pévèle (datations OSL aux environs de 19 et 15 ka). Cette phase semble être au moins en partie contemporaine du Beuningen gravel bed de la zone sableuse. Une ultime phase de déflation est attribuée au Dryas récent. Plus modeste encore, ce dernier dépôt éolien se présente sous la forme d'une nappe peu épaisse mais continue, limitée à une large partie sud de la plaine. Les cours d'eau tardiglaciaires et holocènes, légèrement incisés, occupent le dernier état de chenaux pléniglaciaires (datations 14 C des remplissages à partir de 12 345 BP). Les anciens chenaux peuvent alors constituer le lit majeur des petits cours d'eau tardiglaciaires-holocènes. Au cours de l'Holocène, la nappe remonte et la tourbe envahit les zones les plus basses de la plaine. L'ennoiement tourbeux, étendu mais souvent peu épais, exploite et estompe la topographie héritée du Pléistocène. Trois systèmes chenalisés tardiglaciaires-holocènes (deux chenaux secondaires de la Scarpe et un affluent) ont été recoupés. Nous détaillons deux d'entre eux. Le méandre de Vred a conservé les traces d'une occupation archéologique (structure de franchissement de l'Âge du Bronze, environ 1000-800 av. J.-C.) et de l'impact de la capture anthropique en amont de la Satis au Haut Moyen Âge (dépôt d'inondation limoneux travertineux).
Un diagnostic archéologique réalisé sur la commune de Courrières (Pas-de-Calais) a livré en limite d’emprise, deux fosses circulaires de 0,7 m de diamètre et peu profondes (0,2 m), distantes l’une de l’autre de 3,5 mètres. Malgré l’ouverture d’une fenêtre de 225 m2 autour de ces structures et la réalisation d’un décapage sur 11 ha sur une occupation hallstattienne à proximité, aucune autre structure attribuable au Néolithique moyen n’a été retrouvée. L’intérêt de cette découverte est lié au mobilier particulier livré par ces fosses. Dans la première, le mobilier archéologique se composait d’une céramique au décor original associée à deux artefacts en silex de Spiennes et à de nombreux restes de pommes ; dans la seconde, un vase écrasé sur place malheureusement mal conservé n’a pas pu être remonté, mais il présentait un profil identique à celui de la fosse voisine sans toutefois porter de décor. Les comparaisons technologiques de la céramique, en particulier dans le dégraissant associant silex et mousse, montrent des affinités avec le groupe de Spiere ; du point de vue typologique, la forme carénée trouve des éléments de comparaison sur le site proche de Liévin ; par contre, le décor d’impressions circulaires organisées en triangle renversé placé au niveau de la jonction col/ panse et associé à des lignes disposées en «V » qui semblent s’organiser à partir des anses à perforation verticale, reste plus original. En effet, si les motifs et les techniques décoratives sont connus dans les univers chasséen et michelsberg, leur association et leur organisation sur un même vase ne trouve pas d’éléments de comparaison stricts. Les deux artefacts en silex de Spiennes (Belgique) sont un grattoir sur lame de près de 10 cm de long et un fragment de hache polie retaillée dont la largeur minimale conservée de 6,5 cm permet d’envisager un outil à l’origine très grand (30 cm) qui est issu des productions spécialisées. Ils illustrent le dynamisme des réseaux de distribution d’objets finis sélectionnés (lames et haches) depuis la minière à silex. Une analyse fonctionnelle réalisée sur le grattoir montre une multiplicité et une diversité des usures qui renforcent son statut particulier. La bonne conservation de nombreux macrorestes, probablement contenus dans les vases, et parmi lesquels dominent les pommes présentes sous la forme de fruits entiers, de trognons, de pépins, de fragments de chair et de peau, constitue un autre aspect important de cette découverte et affermit le caractère particulier de ces fosses. L’attribution au Néolithique moyen II, proposée au vu du mobilier archéologique, s’est vue confirmée par deux dates 14C, qui place très probablement l’occupation au tout début du IV e millénaire avant notre ère. La question de la fonction de ces fosses est nettement plus problématique et est discutée : s’agit-il de simples rejets domestiques qui seraient alors peu abondants et sélectionnés ou s’agit-il de structures funéraires mal conservées, en particulier en raison de la dissolution des ossements en milieu limoneux ? l’hypothèse d’une fonction plus symbolique est aussi envisagée, mais l’absence d’élément de comparaison, en particulier la méconnaissance de pratiques funéraires de cet horizon chronologique dans le nord de la France, ne permet pas de statuer définitivement. Néanmoins, cette découverte, même si elle peut paraître limitée, apporte de nouvelles informations dans une région où les fouilles récentes attestent désormais de la présence de nombreuses enceintes à côté desquelles celle de fosses pose la question de l’existence d’habitats ouverts voire même celle d’autres modalités d’occupation de l’espace. Envisager une structuration de l’espace occupé et une possible hiérarchisation des sites, à l’image de ce qui est connu dans les régions voisines, devient donc possible dans le nord de la France.
André- Valentin Munaut, Philippe Feray et Jean-François Piningre, Vergelijking van het pollenspectrum tussen de bronstijd grafveldende van Waben le « Sémaphore » en Conchil-le-Temple « la Frénésie » (Pas-de-Calais). In een tussentijd van 20 jaar werden twee reeksen polle- nanalyses uitgevoerd op twee grafvelden uit de Bronstijd, de ene in Conchil-le-Temple « la Frénésie » : opgraving J.-F. Piningre (1978-1979), de andere te Waben « le Sémaphore » : opgraving P. Feray (1997). Op een afstand van amper 2 km, deze sites bevinden zich op een substraat van kiezelzand (pleistocene kustgordel) die zich uitstrekt tussen de picardische maritieme vlakte en de kreitplateaus uit het jurassiek tijdperk. Het archeologisch materiaal en de negen C14- dateringen plaatsen de sites op de overgang van de vroege en midden Bronstijd en de overgang van de late Bronstijd naar de Hallstat période. Vanaf de vroege Bronstijd blijkt deze zone al ontbost te zijn en bedekt met weinig uitgebreid maar begraasd weiland die enkel struikjes toelaat met gemakkelijke nakomelingen {Betula : berk, Corylus : hazelaar, Pinus : den) onder de vorm van bosjes of hagen. Graangewasssen en andere planten typisch voor agrikultuur zijn zeldzaam en veronderstellen dat de woon- plaatsen verderafgelegen zijn. Enkel de lindeboom, aanwe- zig te Waben en in mindere mate in Conchil-le-Temple, wijst op een eventueel tijdsverschil, Conchil-le-Temple iets later dan Waben ofwel op een latere ontbossing.
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