[fre] Le thème de l'indépendance de la Banque centrale a reçu récemment une attention importante, tant dans la littérature théorique que dans le débat public. Celle-ci empêcherait les gouvernements de pratiquer des politiques économiques trop expansionnistes, qui, intégrées dans les anticipations des agents, sont impuissantes à soutenir l'activité et ne font qu'engendrer de l'inflation. Elle crédibiliserait la volonté de l'Etat de maintenir un bas taux d'inflation. Toutefois, les risques de cette indépendance ne semblent pas avoir été convenablement réfléchis. En cas d'indépendance de la Banque centrale, se pose un problème d'affectation et de coordination des instruments de la politique économique. Si des considérations institutionnelles amènent à consacrer la politique monétaire à la lutte contre l'inflation et la politique budgétaire au soutien de l'activité, cette affectation forcée a-t-elle un sens au niveau économique ? Des orientations différentes des politiques monétaire et budgétaire peuvent entraîner des situations de taux d'intérêt élevés, de surévaluation du taux de change, de déficit public dont le coût, tant pour le pays concerné que pour ses partenaires, doit être pris en compte. La première partie de l'article se situe en économie fermée. Dans un modèle keynésien où les politiques budgétaire et monétaire sont utilisées de façon indépendante pour gérer l'arbitrage inflation/production, le conflit entre elles se traduit par un équilibre non-optimal caractérisé par un taux d'intérêt trop élevé et un déficit public trop important. De même, dans un modèle à la Barro-Gordon (1983), une Banque centrale indépendante ne garantit pas les agents contre les surprises inflationnistes si la politique budgétaire est expansionniste. Enfin, une maquette dynamique montre que l'affectation de la politique monétaire à la lutte contre l'inflation ne va pas de soi : la hausse des taux d'intérêt augmente les charges financières pesant sur les entreprises et réduit leur profitabilité, ce qui nuit à leur investissement, donc au développement des capacités de production. Une configuration où la politique budgétaire régule la demande et la politique monétaire régule la profitabilité des entreprises serait préférable. La deuxième partie présente une maquette à deux pays, dans laquelle la problématique de la coordination des politiques économiques est réinterprétée dans une situation d'indépendance des politiques monétaire et budgétaire. L'indépendance des Banques centrales rend encore plus difficile la coordination des politiques économiques puisque chaque pays parle par deux voix discordantes. Le problème de la coordination interne s'ajoute à celui de la coordination internationale pour aboutir, en cas de choc inflationnisme, à un équilibre à forts taux d'intérêt et forts niveaux des déficits publics alors que la constellation inverse (bas taux d'intérêt, politiques budgétaires restrictives) serait préférable. Cet inefficacité provient du fait que l'instrument monétaire est relativement moins efficace en cas de choc inflati...
[ger] Die langfristige Entwicklung der Arbeitslosigkeit und der Lôhne in Frankreich . Die langfristige Beobachtung der Arbeitslosigkeit wird in Frankreich durch das Vorhandensein von unabhàngigen und seit sehr langem existierenden statistischen Quellen erleichtert, anhand derer die Arbeitslosigkeit direkt und nicht als Residuum bewertet werden kann. Somit hângt die Relevanz der Beobachtungen mehr von der Reprâsen- tanz der Quellen als von der Berechnungsmethode ab. Die Daten, die aus der Zeit vor dem Ersten Weltkrieg stammen, sind weniger zuverlâssig, da sie sich nur auf die gewerkschaftlich organisierten Arbeitnehmer beziehen. In den fùnfziger Jahren findet man die gleichen Arbeits- losenquoten wie in den zwanziger Jahren und zu Beginn des Jahrhunderts. Die Arbeitslosigkeit gibt es bereits Anfang des Jahrhunderts, wenn sie auch nur einen Tëil der Bevôlkerung betrifft. . Bei der Lohnbildung hat sich seit dem Zweiten Weltkrieg eine Entwicklung hin zu Târifvertrâgen vollzogen, die fur einen lângeren Zeitraum abgeschlossen werden, die an die Preise gebunden sind und auf eine Stabilisierung der Lohnskala abzielen (Tàrifvertràge seit 1936, neue Politik des garantierten Mindestlohns seit 1968). Dagegen bleibt die Reaktion auf die Arbeitslosigkeit unverândert; denn bei Zunahme der Arbeitslosigkeit lâBt sich nach wie vor der Phillips-Effekt feststellen. Am Anfang und am Ende des Jahrhunderts âhnelt sich das Lohnverhalten sehr. Wenn dièse Beziehung in den dreiBiger Jahren gestôrt wird, interpretieren wir dies weder als eine Ànderung des Verhaltens noch als einen Fehler bei der Messung der Arbeitslosigkeit, sondern als einen Effekt der Wirt- schaftspolitik. [spa] Paro y salario en Francia sobre un largo periodo . La existencia de muy antiguas fuentes estadisticas independientes que permiten evaluar el paro de manera directa y no como un residuo facilita la observaciôn del paro sobre un largo periodo en Francia. La validez de las observaciones dépende mâs de la representatividad de las fuentes que del método de calcule Los datos que preceden la Primera Guerra mundial son menos fiables debido a que solo conciernen a los asalariados sindicados. En los anos cincuenta, observamos las mismas tasas de paro que en los anos veinte y que a comienzos de siglo. El paro moderno ya esta constituido a comienzos de siglo, aun sf solo afecta a una parte de la poblaciôn. . La formaciôn de los salarios ha evolucionado desde la Segunda Guerra mundial hacia unos contratos colectivos de mâs larga duraciôn, indexados sobre los precios, con miras a estabilizar el abanico de salarios (convenciones colectivas desde 1936, nueva polftica del SMIC desde 1968). Sin embargo la sensibilidad al paro se mantiene : cuando el paro aumenta, observamos siempre el efecto Phillips. El comportamiento salarial es muy parecido a comienzos y a finales del siglo. Si esta relaciôn se détériora en los anos treinta, no las interpretamos como un cambio de comportamiento ni como un error de medida del paro, sino como un efecto de la polftica econômica. [fre] Chômage et sa...
[eng] The case for reform of the social security financing in France Henri Sterdyniak and Pierre Villa In order to reduce the social contributions paid by labour income and to favour employment without reducing the level of social benefits, France needs a reform of social security financing. All universal or solidarity benefits must be financed by a tax based on ail households or firms incomes. Employées' contributions have already been replaced by an universal proportional tax. As regards employers' contributions, two projects have been suggested. A reduction of contributions on all wages compensated by a tax on capital income could induce firms to use more labour and less capital. A progressive contribution could reduce non-qualified salaries unemployment. According to macro econometric keynesian models, the first reform could increase the level of employment by 600 000 but according to general equilibrium models, the impact would be nil on employment and négative on GDP. [fre] La réforme du financement de la Sécurité sociale est nécessaire en France. Elle devrait favoriser l'emploi en diminuant le poids des prélèvements portant sur le travail. Elle rendrait plus logique notre structure fiscale en faisant financer l'ensemble des prestations universelles ou de solidarité par des impôts assis sur tous les revenus des ménages ou des entreprises, et non plus par des cotisations assises spécifiquement sur les revenus d'activité. Pour réduire le poids des charges sociales, certains préconisent une forte baisse des dépenses de protection sociale. Depuis 1983, les problèmes récurrents de financement de la Sécurité sociale s'expliquent par la mollesse de la croissance et non par une dérive des dépenses. Il n'existe pas de réforme miracle qui permettrait de faire rapidement des économies importantes, sans frapper certaines couches de la population. La réforme devrait distinguer les impôts et les cotisations sociales, seules ces dernières ouvrant des droits. Elle a déjà été mise en oeuvre par la transformation des cotisations maladie salariés en CSG, ce qui augmenté le poids pesant sur les retraités et les revenus du capital et réduit celui portant sur les salariés. Des réformes similaires ont été proposées pour les cotisations employeurs. Leur baisse est une réforme souhaitable en période de chômage de masse. Mais il serait illusoire de la compenser par une hausse de la TVA. Il serait dangereux de la compenser par une hausse de la CSG ou une baisse des prestations sociales car un tel transfert pèserait sur la demande.Deux projets s'opposent : réduire les cotisations sociales sur l'ensemble des salaires, ce qui impose de faire contribuer le profit en élargissant l'assiette des cotisations à la valeur ajoutée, ou réduire les cotisations des seuls bas salaires. Les études macroéconomiques amènent à deux conclusions simples ; l'élargissement de l'assiette se justifie dans une situation de chômage keynésien ; la baisse des cotisations employeurs doit être ciblée sur les salariés non-qualifiés si effectivement les salariés qua...
[eng] To try to reduce business costs by decreasing employer social contributions and by compensating for the drop in public revenues with an increase in the Tax on Added Value would bring about only doubtful or transitory advantages. Such a reform, on a long term basis, would improve neither the situation of businesses nor employment. In an economy without foreign trade, where economic impact is concerned, there is practically no difference between employer contributions and the VAT deductible on investments, which exists at the present moment in France. When foreign trade is considered, the mesure is the equivalent of a devaluation : short term, it means gains in competitiveness and growth, to the extent that wage-earners sustain a loss of buying power, but these gains are transitory and disappear middle-course when the only permanent result is a higher price level. [fre] Essayer d'alléger les charges des entreprises en diminuant les cotisations sociales employeurs et en compensant la baisse des recettes publiques par une hausse de la TVA n'apporterait que des avantages douteux ou transitoires. Une telle réforme n'améliorerait durablement ni la situation des entreprises, ni celle de l'emploi. Dans une économie sans échanges commerciaux avec l'extérieur, il n'y a pratiquement presque pas de différence, sur le plan de leur impact économique, entre les cotisations employeurs et la TVA déductible sur l'investissement qui existe actuellement en France. Lorsqu'on tient compte des échanges extérieurs, la mesure est équivalente à une dévaluation : elle se traduit, à court terme, par des gains de compétitivité et de croissance dans la mesure où les salariés subissent des pertes de pouvoir d'achat, mais ces gains sont transitoires et disparaissent à moyen terme, où le seul résultat permanent est un niveau plus élevé des prix.
Aucune économie monétaire ne fonctionne selon les pures lois du marché. Il existe au moins un phénomène que la politique économique régit : la création monétaire. En ce domaine, aucune règle n'est naturelle : il n'existe pas de mécanisme qui assurerait, ex ante, l'égalité entre les actifs financiers émis et ceux que les agents privés veulent détenir, c'est-à-dire entre l'investissement et l'épargne. Dans une économie de subsistance, l'épargne (renoncer à aller à la pêche aujourd'hui et à consommer le produit de cette pêche) détermine automatiquement l'investissement (le bateau que l'on construira). Dans une économie monétaire, l'émission d'actifs financiers crée l'épargne correspondante, mais cela peut se faire par hausse de la production, des prix ou du déficit extérieur. Les autorités monétaires ne peuvent échapper à leur responsabilité : fixer les règles de distribution du crédit de façon à assurer l'évolution macro-économique la plus satisfaisante possible. Nous appellerons régulation monétaire l'ensemble de ces règles. Dans ce domaine, deux pratiques sont concevables : gérer les conditions du crédit en fonction de variables macro-économiques pertinentes (pro duction, inflation, solde extérieur) ou fixer un objectif pour un certain agrégat monétaire, puis gérer les conditions du crédit de façon à attein dre cet objectif. Dans les dix dernières années, de nombreuses banques centrales se sont ralliées à la seconde façon d'agir 1. Notre but, ici, est de mettre un point en évidence : les autorités ont le choix entre plusieurs types d'agrégat financier (large ou étroit, monnaie ou crédit, incluant ou non l'endettement de l'Etat et les réserves de change) ; spontanément, ces agrégats réagissent aux chocs conjoncturels
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