L’auteur, directeur du New York Institute for Gestalt-Therapy, témoigne de sa création et de son développement sous une forme originale de communauté enseignante/apprenante. Il explicite son fonctionnement qui allie tutorat et apprentissage auto-dirigé, dans une structure en constante évolution suivant le processus de maturation et de développement de la communauté qui cherche à mettre en œuvre la Gestalt-thérapie.

In this paper the author tries to give a sense of how and why the phenomenological attitude, when applied in a field perspective, is useful and operates in and on the therapeutic dyad, thus having an impact on the client’s lived world. He starts by explaining the meaning of the phenomenological attitude in a therapeutical setting which he summarises as a deep listening and a genuine curiosity of the given of the situation. He then describes the therapist’s experience in the first person when engaged in a phenomenological attitude and its polarity of listening and reflecting. This attitude helps the therapist to meet their client differently, thus changing the whole field and possibly having a significant impact on the client. For this to happen, the author offers a pragmatic compass – the Secret Longing – which he has developed with Florence Belasco at their Institute and which speaks directly to the heart of the therapist. He details how it can be applied on a clinical level, supporting the therapist in working on their primary task towards the client when adopting a field perspective. For the therapist, when caught at some stage in a relational impasse with the client, this task consists in listening more and being able to perceive and welcome the Secret Longing which is operating in the relationship. This is precisely what helps to change the ‘intersubjective matrix’ from which the selves and worldviews of both client and therapist are constantly emerging. Keywords: phenomenology, field, Secret Longing, responsiveness, relationship.

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Dans cet article, l’auteur avance que, tant les valeurs inspirant la posture thérapeutique gestaltiste que le mode d’intervention basé sur la résonance affective du thérapeute, valent d’être défendus et même diffusés plus largement qu’aujourd’hui. Au vu de l’évolution du contexte réglementaire et de l’apparition du « modèle contextuel » — véritable contrepoint au modèle médical — il tente de déterminer un chemin praticable pour la Gestalt-thérapie relationnelle et de champ contemporaine qui lui permettrait d’être reconnue comme une modalité innovante et efficace par les acteurs du système du soin psychique. Il s’agit de construire une troisième voie qui passe entre la marginalisation ou même la disparition pure et simple (devant un courant majoritaire cognitivo-comportemental issu d’un modèle médical basé sur la preuve) et la dissolution dans un vaste courant intégratif (que pourrait amener l’adoption par le système de soin du modèle alternatif émergent - le modèle contextuel) basé sur les résultats. Il esquisse alors les grandes lignes d’une recherche gestaltiste qui permette à la Gestalt-thérapie d’être légitimée en étant reconnue comme offrant des traitements basés sur la pratique ainsi que de continuer à se développer comme une modalité originale et novatrice.