“…En faisant preuve d'un intérêt évident pour la cuisine médiévale, le régime prête aussi attention aux nouvelles habitudes alimentaires, dont témoignent par exemple les chapitres consacrés aux oranges et aux citrons récemment introduits parmi les cultures et les consommations de l'Occident latin. De même, les pâtes alimentaires qui, dans les espaces italiens et plus largement méditerranéens, sont préparées et souvent exportées, font également leur entrée dans les régimes, avec parfois la variété de leurs dénominations régionales 24 : ainsi un auteur émilien du XIV e siècle, Barnabas Riatinis, mentionne les vermicelles toscans, les formentini de Reggio d'Émilie ou encore les pancardelle, un type de pâtes fraîches proches des lasagnes, fabriquées à Mantoue 25 . Au XV e siècle, il sera aussi question chez d'autres auteurs italiens des lasagnes, des menudelli, peut-être proches des « menudets » provençaux, des nevole (sortes de gaufres fourrées) sans oublier les recettes de gnocchi et de raviolis : le padouan Michel Savonarole, dans un ouvrage de pratique médicale, recommande même, au milieu du XV e siècle, de préparer les pâtes avec des feuilles de persil, de sauge, de menthe, agrémentées d'un peu de fromage, voire de viande de veau s'il faut conforter la vertu naturelle, et de les cuire dans une sorte de brouet bouillant.…”