La production de l'espace urbain périphérique

Abstract

La croissance périphérique des villes doit être analysée en termes de production d'espace. Stratégies de localisations ou de déconcentrations d'activités industrielles et de services ; production pavillonnaire de résidences individuelles liées à une restructuration de l'appareil promotionnel du cadre bâti ; difficile conversion des sols agricoles en terrains à bâtir par les jeux différentiels de la rente foncière ; recomposition des appareils locaux de gestion de l'espace, investis par de nouvelles couches sociales ; action des néo-résidents sur le développement de leur milieu local de vie... sont les éléments qui contribuent, depuis plus d'une décennie en France, à valoriser un nouvel espace social périurbain.

Espaces de l’insécurité : réalités territoriales et réponses locales à la délinquance

“…En effet, les objets traditionnellement investis par la recherche en sciences sociales sur ces territoires portent sur l'environnement et les ressources naturelles, les mutations du monde agricole (Kayser, Schektman-Labry, 1982), ses modes d'organisation (Laborie, 1983) et de production d'espace (Jaillet, Jalabert, 1982), ou encore sur l'impact des mutations territoriales sur la fonction d'élu en milieu rural (Bruneau, Renahi, 2012). Un nombre restreint d'auteurs et d'analystes a développé une appréhension approfondie des territoires ruraux et périurbains dans le domaine de l'insécurité.…”

Le rôle des politiques publiques dans l’éclatement urbain : l’exemple de la Belgique

“…Cette spectaculaire progression s'explique principalement par la mise en place du système économique dit « fordiste » aux lendemains de la seconde guerre mondiale. Durant les décennies de l'après-guerre, la croissance économique est basée sur des concepts keynésiens formant un cercle vertueux : croissance de la productivité au travers d'une mécanisation accrue de l'industrie, croissance constante et générale des salaires et amélioration des conditions de travail, en découle une croissance du pouvoir de consommation des ménages, croissance qui permet de générer des profits industriels réinsufflés dans l'amélioration de la productivité (Swyngedouw, 1990 ;Swygedouw & Kesteloot, 1991 ;Vandermotten & Marissal, 1998 Notons que cette percée rencontre également les voeux du secteur de la construction qui y voit la possibilité de développer des chantiers techniquement peu contraignants tout en écoulant une plus grande quantité de matériaux (Jaillet & Jalabert, 1982a ;1982b). Le type d'habitat pavillonnaire laisse également entrevoir la possibilité d'une certaine standardisation de la production, même si, pour diverses raisons, celle-ci restera peu développée en comparaison des autres piliers de la politique de consommation de masse (Dubois, 2001, pp.…”

Vers de nouveaux types de rapports villes-campagnes. La production des espaces périurbains en France et dans les pays d'économie développée

“…La croissance périurbaine, responsable pour une large part du renversement du mouvement séculaire de dépopulation rurale, et l'exode urbain qui affecte la plupart des grandes agglomérations françaises -ville-centre et première couronne de banlieue -(J. BOUDOUL, J.P. FAUR, 1982FAUR, et 1986 doivent être interprétés en termes de politique urbaine et analysés comme des révélateurs du mouvement social (M.C. JAILLET, G. JALABERT, 1982aet b, Demain l'Espace, 1979.…”

“…L'apparition, à la périphérie des villes, de ces nouveaux espaces de résidence et parfois de travail ne peut être comprise sans référence au doublement, en vingt ans, de cette « nouvelle petite bourgeoisie » (ingénieurs, techniciens, cadres administratifs et commerciaux, incluant parfois des employés de bureau et les éléments les plus qualifiés de la classe ouvrière), en rapport avec la tertiarisation de la société (M.C. JAILLET, G. JALABERT, 1982a). Exclus par les valeurs foncières trop élevées du marché très étroit du logement neuf ou réhabilité en centre-ville, ils ont été encouragés dans leurs projets d'installation pavillonnaire par une politique d'aide à la construction individuelle en accession à la propriété, à un moment où la stratégie des entreprises allait dans le sens d'un étalement résidentiel de la force de travail.…”