“…surcroît, il y a matière à penser que ces deux modus operandi engendrent des modus vivendi différents : le premier tendrait à produire un habitus écologique (Haluza-DeLay, 2008 ;Kirby, 2017) et le second, un habitus radical (Crossley, 2003). Et si les « transitionneurs » (Cottin-Marx et al, 2013) et les acteurs du mouvement social peuvent effectivement s'ignorer l'un l'autre, voire entrer en tension, ils ne sont pas pour autant incompatibles. Les ZAD, en tant qu'elles marient un haut degré de conflictualité à des expérimentations concrètes, fournissent une illustration parmi d'autres que « changer sa vie » et « changer le monde » (Bookchin, 2019) (Graeber, 2013), l'autonomie croissante des mouvements sociaux à l'égard des médiations institutionnelles 7 Nous désignons par là les militants qui appartiennent au champ politique radical, soit le « réseau constitué par les groupes, organisations, partis (ou fractions de partis), partageant des référents anticapitalistes et révolutionnaires, se revendiquant du prolétariat et/ou des sujets sociaux dominés et cherchant, enfin, dans une praxis (où se rencontrent réflexion et action) à transformer le monde qui les entoure » (Gottraux, 1997 : 12).…”