Résumé L’émergence récente des problèmes posés par le retour ou le maintien dans le monde du travail des personnes vivant avec une maladie chronique tient aux progrès réalisés en matière de traitement médical, au vieillissement de la population et à l’augmentation du nombre de personnes touchées par ces pathologies. Les recherches réalisées sur les enjeux du rapport au travail et sa contribution à la construction et à l’entretien des stratégies adoptées face à la maladie tendent à assimiler le travail à l’emploi, privilégiant le « contenant » au « contenu ». À l’inverse, la recherche qualitative en cours présentée ici privilégie le concept d’activités et les processus d’interaction au sein du système d’activités (activité professionnelle, activités associatives, activités de contrôle de la maladie chronique). Ce qui permet de repérer les ressources, expériences, compétences accumulées et leur usage et ajustement d’une sphère à l’autre afin de préserver et développer leur puissance d’agir.
La problématique santé et travail est le plus souvent traitée à travers les effets potentiellement délétères du travail pour la santé somato-psychique. La recherche présentée ici a pour objet l’expérience du travail à l’épreuve de la maladie chronique et la centralité de l’activité dans la résistance à l’emprise de la maladie. Inscrite dans le champ de la psychologie sociale clinique du travail, l’investigation qualitative a privilégié une approche diachronique : trois entretiens semi directifs avec chacune des 64 personnes rencontrées (aux situations d’emploi, catégories socioprofessionnelles, âges et sexes diversifiés) et conduite de réunions répétées de groupes en milieu associatif. Les personnes vivant avec le VIH et/ou le VHC sont actives dans l’organisation de leur vie et ce dans plusieurs sphères privées et publiques. Le décloisonnement des activités professionnelles des autres sphères d’activités engagées permet de repérer les régulations, arbitrages, compromis réalisés mais aussi les ressources et les compétences accumulées et leur usage d’une sphère à l’autre. Sont mis en perspective ici le travail de santé, le travail de recherche d’emploi, le travail professionnel et le travail associatif.
Objectif : Nous explorons ici le travail de santé des patients vivant avec le virus de l’hépatite C (VHC) dans les différents temps de la vie avec la maladie et ses dilemmes (dépistage, annonce du diagnostic, traitements, particularités du rapport aux médecins et services de santé, activités associatives). Méthodes : Notre recherche, réalisée dans le cadre d’une convention avec l’Agence nationale de recherche sur le sida et les hépatites virales, s’appuie sur l’analyse de 20 entretiens individuels et de réunions de groupes de parole de patients dans un cadre associatif. Résultats : Le travail de santé réalisé par les patients vivant avec le VHC recouvre des activités de soin (au sens du care et du cure) de soi, de recherche d’informations sur la pathologie et ses traitements, des auto-prescriptions réglant le style et l’hygiène de vie. Il implique aussi la coopération avec les soignants, la réorganisation du travail demandé par la prescription médicale pour l’ajuster aux exigences et contraintes des autres sphères d’activités comme aux désirs et aspirations du sujet. Ce travail comporte nombre d’arbitrages et de régulations. Nous avons donc rejoint en partie les travaux de Strauss et son équipe (1984) qui abordent la gestion de la maladie chronique dans la vie quotidienne comme un travail, donc en termes non seulement de perceptions, de sens, mais aussi d’actions. Toutefois, nous montrons que ce travail de santé se développe dans tous les domaines de vie. Conclusion : Ces régulations permettent de prévenir la menace de précarisation sanitaire et sociale. Elles cherchent à accroître le pouvoir d’agir du sujet sur lui-même et sur son environnement.
Cet article vise à rendre compte de la façon dont s’opère l’intégration des nouveaux dans les entreprises collaboratives – à partir des résultats d’une recherche-action menée pour l’Agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail auprès de cinq entreprises de conseil et de service, au sein d’un cluster d’entreprises. Pour les entreprises étudiées, l’intégration est un enjeu fort et qui présente certaines difficultés du fait d’un turnover important et de changements permanents à l’œuvre dans l’organisation. Ainsi, l’intégration des nouveaux s’opère plutôt de manière informelle, beaucoup dans l’oralité, avec peu de process d’accueil – ce qui correspond bien à la dynamique organisationnelle de ces entreprises, dans le changement. La contribution apparaît comme un enjeu central de ces organisations – au-delà du fait de participer à la vie de l’organisation, chacun est sollicité pour contribuer, quasiment personnellement, à développer et faire vivre le modèle. La contribution porte à la fois sur l’activité de travail et le mode de fonctionnement. Les nouveaux doivent aussi contribuer à alimenter le projet politique des organisations en partageant les valeurs de démocratie de l’économie sociale et solidaire et en se projetant parfois comme futurs associés de leurs entreprises. La contribution se réalise souvent malgré soi, dans la mesure où l’intégration des nouveaux est l’occasion pour les anciens d’expliciter, de réinventer et d’actualiser le modèle organisationnel et les pratiques. L’enjeu de l’intégration des nouveaux – et de l’intégration professionnelle en général – consiste à faire l’expérience ensemble d’une double dynamique de participation à une aventure collective et de contribution individuelle à ce collectif.
Cet article raconte une intervention psychosociologique menée à l’hôpital, au sein d’un des seuls services d’urgences oncologiques en France. L’objectif était de renforcer la cohésion dans le collectif de travail, ainsi que l’apprentissage d’une nouvelle dynamique d’équipe autour de la prise en charge du patient. Menée dans une perspective de formation-action, cette démarche a été co-animée par un psychosociologue et par le client lui-même, la responsable du développement professionnel. Elle a abouti à la création d’un livre-album, en collaboration avec un photographe qui a saisi les images fortes de la vie de l’équipe et du déroulement de l’activité, aussi bien le jour que la nuit. Le travail a permis à chaque membre de l’équipe de participer activement à la conception et à la rédaction du livre ainsi qu’aux choix des photos et de leur agencement. Cette aventure humaine a concilié analyse du travail, démarche artistique et expérience collaborative.
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