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This article analyses the Enquete Permanente Cancer (EPC) (Permanent Cancer Survey), which organized the recording of cancers in France from 1943 onwards. This survey used a new classification of tumours and introduced the notion of stages. For its French authors, defining the different stages of the disease was primarily a question of methodological necessity: standardizing and giving relevance to data which until then has been disparate and scarce. However, by correlating the timing of the initial diagnosis of cancer with the length of asymptomatic periods after anti-cancer treatment, differentiated survival rates could be obtained. For each type of cancer, each stage could be shown to correspond to a greater or lesser probability of lenght of survival. This notion of stages, which was rapidly adopted on the international level as a tool for probabilistic reasoning, was not adopted for the purposes of prognosis in France until the 1960s.

L’article décrypte l’injonction à l’autonomie qui rythme, sous des discours variés, la médecine des cent dernières années. Il montre comment cette scansion s’opère d’abord du registre physique à celui de la morale – d’un objet à restaurer vers un objet à respecter – puis de la morale au droit. Il analyse les différentes sources à l’origine des consignes d’autonomie en s’appuyant sur une littérature de sciences sociales dédiée à ce thème. Après avoir décrit un processus continu de redéfinition du concept, il conclut sur la nécessité d’entreprendre davantage d’enquêtes empiriques consacrées à cette notion afin de mieux saisir la variété des actes qui l’effectuent.

Cet article traite de la prévention du cancer du sein dans une perspective sociologique. L’auteure analyse le dogme de la détection précoce qui organise cette prévention depuis le début du XX e siècle. Elle montre comment les techniques de dépistage ont inscrit le cancer du sein dans un registre de risque individuel et non dans une perspective collective, sociale et politique.

Résumé Comment traiter de l’incertitude pronostique en cancérologie ? Jusque dans les années 1950, la clinique ne dispose d’aucun concept pour rendre compte de cet état qui s’étire entre curable et incurable. Ce n’est qu’à l’issue de l’Enquête permanente cancer, qui organise à partir de 1943 le recensement des cancers en France, qu’un format probabiliste se dessine et permet de penser systématiquement cet indicible. Ce nouveau cadre cognitif, allié bientôt à l’usage de la notion de rémission qui apparaît dans la littérature dès 1946 pour dire des états de guérison souvent encore très précaires, signe la sortie de la cancérologie d’un strict modèle d’éradication.