D ans cette deuxième série d'articles consacrés au constructivisme, Bernard D elforce, Isabelle Gavillet et N icolas Pélissier prolongent la discussion menée par Roger Bautier, D enis Benoit et Roselyne Koren sur les usages de la notion par des chercheurs travaillant dans le domaine du journalisme, quitte à s'interroger sur les effets d'une telle centration. Si l'approche historique et le recours aux sciences de l'information et de la communication (SIC) et aux sciences du langage nourrissaient la réflexion des précédents « Échanges », l'épistémologie, les traditions et réseaux de recherche sont ici requises par trois chercheurs en SIC pour adopter une démarche compréhensive. En découle un appel à la réflexion épistémologique, tant dans l'analyse des apports du constructivisme que dans celle de sa définition et de son opérationnalité. Mots clés.-Constructivisme, positivisme, sciences de l'information et de la communication, réalisme, médias, journalistes, contextualité, épistémologie, positions, postures et pratiques de recherche.
E n faisant actuellement leur entrée dans les sciences de l'information et de la communication (SIC), les études sur le genre prennent en charge des préoccupations présentes ailleurs depuis plus longtemps, notamment en histoire, en sociologie, en ethnologie, en anthropologie (voir M EI, 2004 ; Réseaux, 2003). S'appuyant sur le constat que faisaient Thierry Lancien et al. (2001 :49), Isabelle Gavilletqui, dans ce dossier mène une réflexion générale sur le sujet-note qu'il y a quelques années « on classait les études sur "les femmes, les minorités et les médias" parmi les carences de la discipline ». Une évolution qui conduit la chercheuse à s'interroger : « La pluridisciplinarité tant revendiquée en sciences de l'information et de la communication serait-elle sur le point de s'actualiser, tant il est vrai que, sur cet objet, les sciences de l'homme, du vivant et de la société se posent à présent les mêmes questions : quelles sont les conditions de production et de propagation d'une idée persistante ? ». Plus encore, ne peut-on suggérer qu'on assiste à la mise en application de ce que nous apprennent certains types de recherches, à savoir l'impossibilité de penser des objets à partir d'une seule discipline, et donc ici, de penser le questions de communication, 2 0 0 5 , 7 , 7-2 0 7 > DO SSIER genre en ces termes. Ce qui rejoint, pour partie, les propos du sociologue Edgar Morin (1962, in : François, N eveu, 1999 : 21) lorsqu'il confiait que les difficultés rencontrées par les femmes dans les années 60-ne serait-ce que pour faire entendre leurs problèmes privés dans l'espace public-n'avaient guère retenu l'attention du monde académique car sans doute « jugées trop frivoles ». C'est ce dont atteste la composition du dossier présenté ici qui prolonge une journée d'étude organisée, le 8 mars 2004, par SAM (Société des amis de M ots), le CÉD ITEC (Centre d'études des discours, images, textes, écrits et communications, Paris 12) et les revues Communication, M ots. Les langages du politique et Questions de communication 1. Q u'ils soient politistes-Pierre Leroux et Cécile Sourd, Marion Paoletti, Christiane Restier-Melleray-, ou chercheurs en SIC-Isabelle Gavillet, Caroline O llivier-Yaniv, Sylvie Thiéblemont-D ollet-, les contributeurs abordent la variable sexuelle, non selon un ancrage spécifique, mais selon les problèmes que posent socialement les représentations (dans les médias, dans des groupes formels ou informels) de celle-ci.Ainsi montrent-ils les processus de construction dans lesquels cette variable prend place, rejoignant en cela les travaux pionniers en la matière 2 , en y ajoutant toutefois une attention particulière aux médias en tant qu'acteurs essentiels du jeu social.
Trois chercheurs discutent l'article, publié dans Questions de communication (3, 2003), que Gilles Gauthier a consacré au constructivisme ; il y contestait l'évidence qui semble entourer aujourd'hui l'usage de cette notion dans les sciences humaines et sociales. Réfutant certaines de ces critiques, Roger Bautier, Denis Benoit et Roselyne Koren puisent leur argumentation aux sources de l'histoire des idées et de celle des forces sociales. Ainsi réintroduisent-ils de la scientificité à l'égard d'une notion devenue un mot-valise. Pour ce faire, ils évitent deux écueils qui auraient été l'adoption d'un « tout constructivisme » ou le rejet complet de ce dernier. À la lecture de leurs contributions, le constructivisme apparaît comme un passage obligé de la pensée contemporaine, à condition de résister à la tentation d'en banaliser les apports.
Cet article propose une confrontation entre deux conceptions de l'engagement des chercheurs en sciences sociales : l'une fondée sur la distinction entre les postures de chercheur, d'expert et d'intellectuel, et la revendication d'une « neutralité engagée » ; l'autre adossée à l'idée que ces postures ne peuvent que « percoler ». Ancrée dans une théorisation à large portée, la discussion est principalement menée sur la base de travaux concernant la production de témoignages et l'histoire du temps présent. Elle met au jour leurs enjeux scientifiques et sociaux, les tensions dans et entre les modèles, et montre que ce n'est pas tant le domaine d'investigation qui détermine la nature de l'engagement des chercheurs que l'angle par lequel ils l'étudient.
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