Le paradigme actuel du développement durable est la dernière phase de développement de deux courants de pensées indépendants, marqués par des orientations politiques, économiques et éthiques spécifi ques : le courant préservationniste porté par John Muir et le courant conservationniste défendu par Gifford Pinchot. Ces deux mouvements trouvent leur source dans la réfl exion d'avant-garde de George Perkins Marsh, qui, à juste titre, peut être considéré comme un des pères du mouvement environnementaliste moderne. Le préservationnisme de John Muir promouvait une vision d'un monde romantique et non-utilitariste de la nature, ainsi qu'une relation plus équilibrée entre les hommes et la nature. Le conservationnisme de Gifford Pinchot développait une perspective utilitariste de la conservation des ressources naturelles. Ces deux mouvements se sont inévitablement affrontés car ils construisent deux univers de sens qui se trouvent aux antipodes l'un de l'autre. Aujourd'hui, alors qu'émerge un consensus concernant le développement durable, la contiguïté de ces deux courants, à l'intérieur de ce paradigme apparemment unifi é, peut être considérée comme l'une des causes des diffi cultés de sa mise en oeuvre.Afi n de comprendre comment nous sommes arrivés au paradigme actuel du développement durable, et d'être en mesure d'en évaluer ses possibilités d'actualisation et ses limites éventuelles, il est nécessaire d'analyser le développement des problématiques de la protection de la nature et du développement économique des cent cinquante dernières années, au moins dans les grandes lignes. C'est seulement dans les années soixante et soixante-dix que l'on a commencé à parler d'écodéveloppement, c'est-à-dire de la nécessité de mettre en oeuvre des pratiques économiques plus respectueuses de la nature. Toutefois, les origines de cette
Depuis des milliers d'années, le territoire namibien s'est construit par des successions de peuplements, migrations et échanges. C'est aujourd'hui un paysage multiculturel où l'on compte une grande diversité de populations d'origines linguistiques et ethniques diverses : les peuples de langue khoisan (San, Damara et Nama), les populations de langue bantoue (notamment Herero, Kavango, Owambo et Himba), les groupes de populations métissées et les blancs d'origine européenne (afrikaners, allemands, sud-africain, soit 5 % de la population). Après avoir été une colonie allemande à la fin du xix e siècle (1888-1914), le territoire a été placé sous mandat sud-afri-cain (1914-1990), période caractérisée par l'Apartheid. En 1990, la Namibie a accédé à l'Indépendance, c'est la première nation démocratique africaine post-Apartheid. Dans le processus de construction nationale en cours, les questions des identités deviennent épineuses et les différentes structures muséales qui maillent le territoire y sont particulièrement sensibles. Nous nous proposons dans cet article de les étudier, à partir du concept d'identité culturelle entendu comme « l'ensemble des représentations collectives qui émanent à la fois des activités d'une communauté ethnique, nationale, ou supranationale, mais aussi l'organisation et la mise en scène de ces représenta
Ce texte retrace l'histoire de la conception et la réalisation d'un jardin- exposition, et en livre une première analyse, à partir d'une enquête effectuée auprès de ses différents acteurs. Hors les murs de la Grande Galerie de l'Évolution, au fil d'un parcours au travers des plantes et des carrés bordés de buis, le Jardin d'un naturaliste propose au visiteur le portrait de Paul Jovet - l'homme et son œuvre. Au-delà de la personnalité du savant, c'est la culture professionnelle des naturalistes de ce siècle qui est ici dévoilée : l'élaboration du savoir sur la nature, les outils d'investigation, les relations aux êtres vivants.
La perspective d’un développement touristique imminent pour l’archipel Mergui (Birmanie) a engendré divers processus de valorisation culturelle et de patrimonialisation de l’environnement et de la culture moken, passant de l’implication de ces nomades marins dans les aires marines protégées à la production d’artisanat pour l’industrie touristique. Les premiers essais de marchandisation de leur culture font écho aux enjeux et attentes des différents acteurs impliqués dans l’arène du développement de l’archipel (pêcheurs birmans, entrepreneurs touristiques, ONG, gouvernement). Dans ce contexte, et à la demande des Moken, les auteurs ont développé un projet participatif de Cartographie de leur espace social (CartES) permettant d’explorer les savoirs collectifs (construits et transmis via la littérature orale) relatifs à l’anthropisation du territoire. Cette CartES a pour objectif de construire une représentation identitaire avec et pour les Moken dont la transposition muséale reflétera la complexité des interrelations matérielles et idéelles entre la société et son environnement naturel. À la croisée de l’anthropologie et de la muséologie, le présent article explore la portée et les limites de cette démarche en s’attardant sur l’analyse des dynamiques d’expression, d’adhésion et de conflits à l’égard de la production d’un patrimoine moken et les dynamiques identitaires qu’elle soulève.
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